Ligamentoplastie du LCA
La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) est une blessure fréquente chez les sportifs, survenant souvent lors d'un traumatisme direct au genou. Le mécanisme le plus courant est une torsion du genou, notamment lorsque le pied reste bloqué au sol et que le genou pivote brusquement. Cette action met le LCA sous tension, et si la force est trop importante, il se rompt. Le LCA, un ligament essentiel à la stabilité du genou, relie le fémur au tibia, se situant dans l'articulation du genou, à l'intérieur de l'échancrure inter-condylienne. Sa fonction principale est d'empêcher le tibia de glisser vers l'avant par rapport au fémur. Certains sports, par leur nature même, augmentent le risque d'entorse et de rupture du LCA. Parmi les disciplines les plus touchées, on retrouve le football, le rugby, le ski, et bien d'autres sports impliquant des mouvements brusques et des changements de direction rapides. Suite à une rupture du LCA, le patient ressent une douleur intense, rendant la reprise de l'activité sportive impossible. Un gonflement du genou apparaît également, conduisant généralement à une consultation en urgence. En résumé, la rupture du LCA est une blessure sportive grave qui peut affecter significativement la vie d'un athlète. Une prise en charge rapide et efficace est essentielle pour favoriser une guérison optimale et un retour à l'activité sportive.
Qui opérer pour une rupture du LCA ?
L’opération du ligament croisé antérieur (LCA) n’est pas systématique pour tous les patients. Voici un aperçu des critères selon les tranches d'âge :
Les patients de moins de 40 ans
La rupture du LCA survient souvent chez les jeunes sportifs après une entorse au football, rugby, handball, ou basket. L’opération est recommandée pour deux raisons principales :
- Instabilité du genou : Sans LCA, le genou est instable, surtout lors de la reprise du sport. Les sports de pivot avec contact augmentent le risque de dérobement du genou, entraînant des lésions méniscales et cartilagineuses difficiles à traiter. L’opération redonne stabilité et permet une reprise sportive intense.
- Prévention de l’arthrose : Même sans activité sportive, la laxité du genou persiste, entraînant un frottement entre le fémur et le tibia, accélérant l’apparition de l’arthrose. La ligamentoplastie stabilise le genou et prévient ce mouvement de tiroir.
Les patients de plus de 50 ans
Les ruptures du LCA chez les plus de 50 ans sont souvent dues à des chutes ou traumatismes au ski. L’opération est rare car l’activité sportive est généralement limitée. La kinésithérapie aide à gérer l’instabilité, mais le genou s’use plus vite. La rééducation post-opératoire étant longue, on préfère éviter l’opération. Si l’arthrose progresse, elle apparaît généralement une dizaine d’années plus tard. Toutefois, si l’instabilité persiste, l’opération peut être envisagée, parfois accompagnée d’une ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) pour ralentir l’usure du cartilage.
Les patients entre 40 et 50 ans
L’intervention est discutée au cas par cas, en fonction de la gêne et de l’activité physique du patient.
Quand opérer une rupture du LCA ?
Il n’y a pas d’urgence absolue à opérer les ligaments croisés. Après le traumatisme, le genou gonfle et les douleurs sont importantes. Il est préférable d’immobiliser le genou dans une attelle, de le laisser refroidir et dégonfler pour opérer dans de bonnes conditions. Après 3 semaines, on commence la kiné. Elle permet de récupérer les mobilités du genou et d’éviter de perdre du muscle.
Si la gêne est importante, et que le patient a une activité physique soutenue, on programme la ligamentoplastie rapidement. Si la rééducation est efficace et qu’il n’y a pas de sensation d’instabilité, on attend avant d’opérer. En effet, la rééducation après l’opération sera longue et il faut bien s’organiser.
Ligamentoplastie du LCA : les techniques chirurgicales
Il existe plusieurs techniques chirurgicales, en fonction du transplant utilisé :
- DIDT : Droit Interne – Demi-Tendineux, ce sont les muscles s’insérant à la face interne du tibia, au niveau du genou, dont les tendons sont très résistants une fois suturés ensemble. C’est une technique mini-invasive.
- DT4 : on ne prend que le tendon du muscle Demi-Tendineux, mais cette fois, on le replie sur lui-même en 4. Pour avoir un transplant de bonne qualité, il faut un tendon assez long.
- TLTR : Transplant Libre du Tendon Rotulien. Dans ce cas, on prélève le tiers moyen du tendon rotulien, une structure très solide qui relie la rotule au tibia. A chaque extrémité de ce transplant se trouve de l’os, qui permet une bonne intégration de la greffe.
Rééducation après opération du LCA
La rééducation joue un rôle crucial et commence immédiatement après la ligamentoplastie, s'étalant sur plusieurs mois. Un suivi par un kinésithérapeute est indispensable. Initialement intensive, la rééducation devient progressivement moins fréquente. Il est essentiel de récupérer la flexion et l'extension du genou, ainsi que de renforcer les muscles.
Quelques mois après l'opération, un test isocinétique est réalisé par le kinésithérapeute pour mesurer la force musculaire et évaluer l'avancement de la rééducation. Ce test permet également de cibler les exercices nécessaires pour finaliser la rééducation. Il est particulièrement utile pour les sportifs, car il détermine si le patient est prêt à reprendre le sport.